Alphabet braille géant fabriqué en pompons

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Éducation et déficience visuelle : l’histoire de Santifontaine

Ça a eu lieu !

C’est dans le cadre des journées européennes du patrimoine, ces 20 et 21 septembre, que Santifontaine, lieu emblématique de l’inclusion des personnes déficientes visuelles, a ouvert ses portes au public. L’Équipe Relais Handicaps Rares (antenne de Nancy), dans ses locaux depuis sa création en 2015, vous invite à (re)vivre ce week-end rempli de découvertes !

Conférence sur l’accompagnement des déficients visuels

La journée a débuté par une conférence, avec la participation du docteur Chantal CAISSIAL, ophtalmologue. Près de 80 visiteurs ont ainsi voyagé à travers l’histoire de l’enseignement pour les personnes non / mal voyantes. Ils ont appris qui en étaient les précurseurs, Valentin Haüy et Louis Braille. Puis l’histoire de Santifontaine, qui débute en 1852. Cette année-là, l’Abbé Nicolas GRIDEL achète une ferme sur les coteaux de Santifontaine. Il fonde ainsi la maison Saint Paul, qui deviendra l’Institut des Jeunes Aveugles puis le Centre d’Éducation Pour Déficients Visuels (CEDV) Santifontaine. Illustrant ses propos d’anecdotes et de photographies, la conférencière a montré l’évolution de cette Maison qui dès ses débuts, a veillé à l’intégration de ses pensionnaires en société (ateliers de cannage, cours de musique (dont un ensemble de jazz pour animer les bals), etc. Car pour son fondateur, il était important que la société se rende compte du fait que les aveugles étaient capables d’apprendre. Il convoquait donc régulièrement des journalistes lors de divers évènements dans ce but. Mais il aura fallu malgré tout attendre les années 50 pour permettre aux déficients visuels d’accéder au diplôme du baccalauréat. Le saviez-vous ?

La rencontre s’est poursuivie par la présentation de l’institut actuel, qui accompagne 160 jeunes vers l’autonomie. Ce fut l’occasion d’expliquer aux gens qu’il existe plusieurs déficiences visuelles, de donner un aperçu des aides techniques, de l’informatique adaptée. Mais aussi d’évoquer des métiers spécifiques, tels que l’instructeur en locomotion, ou l’instructeur en Activités de la Vie Journalière. Une démonstration de guidage, en précisant l’importance de proposer son bras à la personne aveugle, a d’ailleurs été réalisée pour illustrer les propos. Santifontaine, c’est aussi la Fondation Nicolas Gridel, dont la mission principale est d’accompagner à chaque étape du parcours de vie les déficients visuels. De nombreux services, dont le CEDV et l’Équipe relais, sont à leur écoute dans ce but et ont été brièvement présentés lors de cette matinée.

Exposition sur Santifontaine, d’hier à aujourd’hui

Sur l’ensemble du week-end, petits et grands ont pu déambuler dans les couloirs du CEDV et découvrir des objets du passé ainsi qu’une frise grandeur nature, illustrée de nombreuses photos d’époque, présentant les débuts de l’institution. Pour un aperçu plus actuel de l’établissement, une exposition présentait les enfants dans diverses activités, dès le plus jeune âge (« la vue au bout des doigts ») et jusqu’à l’âge adulte (« un premier pas vers l’autonomie »). Entre deux portraits, ils pouvaient s’amuser à lire l’alphabet braille, vieux de 200 ans, réalisé par des pompons de laine. À l’entrée de l’espace Gridel, son fondateur Nicolas (ou plutôt son portrait sur pied), les accueillait pour poursuivre la visite.

À l’intérieur de cette salle, le public a pu participer à diverses activités : quizz sur la déficience visuelle, reconnaissance des odeurs, s’essayer à l’écriture en braille avec une machine Perkins, inventée par David Abraham au 20e siècle. Pour poursuivre le voyage dans le temps, divers objets étaient exposés : ancienne méthode de braille, vieux outils utilisés par exemple pour l’enseignement des mathématiques, jusqu’aux plus récents comme l’ordinateur avec plage braille. Il était également possible d’observer certains jeux utilisés pour les tout-petits, pour développer leur toucher, nécessaire pour cette lecture formée de six points ; d’étudier des maquettes, utilisées pour apprendre à se déplacer dans les locaux ou pour mieux comprendre les sciences, telle que celle sur le cycle de l’eau.

La foule fut nombreuse pour venir à la rencontre de ce lieu au service de l’humain depuis plus de 150 ans et plonger dans l’univers de l’enseignement adapté. Vous y étiez ? Racontez-nous vos impressions !

Publié le 23 septembre 2025
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