l’ERHR Nord-Est se mobilise en Bourgogne Franche-Comté pour rendre visible cette double déficience
Le 27 juin 2025, à l’occasion de la Journée mondiale de la Surdicécité, l’Équipe Relais Handicaps Rares (ERHR) Nord-Est et ses partenaires ont organisé une journée de sensibilisation au parc des Glacis à Besançon. Cette mobilisation visait à faire connaître la surdicécité, qui combine déficience visuelle et auditive, et à promouvoir une société plus inclusive pour les personnes sourdaveugles.

Un événement créatif et participatif
Cette année, l’ERHR a choisi d’allier art et sensibilisation, notamment à travers le « Yarn Bombing » (bombardement de laine) habillant le mobilier urbain et la végétation du parc. Cette action artistique éphémère a consisté à sublimer le mobilier urbain du parc des Glacis avec des carrés de laine tricotés par des partenaires de l’ERHR, créant un véritable parcours coloré et tactile.
L’après-midi s’est articulée autour de plusieurs ateliers ludiques et pédagogiques, ouverts à tous :
Découverte sensorielle et artistique :
- Animations sensorielles variées : parcours guidés, mémory tactiles, jeux adaptés, expériences immersives
- Atelier de médiation musicale avec Bruno Obéron, musicothérapeute

Accès à la culture :
- Présentation des dispositifs d’accessibilité aux spectacles par les équipes de La Rodia et du Nouveau Théâtre de Besançon
- Bibliobus avec livres tactiles et tapis de lecture, proposé par les Bibliothèques et Archives Municipales de Besançon et le CRDV des Salins de Bregille
Information et sensibilisation :
- Stand d’information sur la surdicécité, animé par l’ERHR Nord-Est
- Exposition sur la surdicécité, également installée en amont à la Maison de quartier Grette Butte

Comprendre pour mieux accompagner
La surdicécité, qui toucherait entre 4 500 et 6 500 personnes en France selon l’Association Nationale pour les Personnes SourdAveugles (ANPSA), reste encore largement méconnue du grand public. Il est aujourd’hui reconnu que ce chiffre est certainement sous-évalué, du faut qu’il ne prend pas en compte la surdicécité liée à l’avancée en âge.
Pour faire comprendre les réalités de ce handicap rare, les participants ont pu expérimenter des situations du quotidien à travers des ateliers immersifs. Certains ont testé des parcours à tandem avec masque sur les yeux et casque sur les oreilles, simulant ainsi une déficience visuelle et auditive combinée.
« C’est très particulier, très étrange, on a tout de suite des sensations différentes. On utilise nos sens différemment », témoigne l’une des participantes. Cette expérience permet de prendre conscience des défis quotidiens auxquels font face les personnes sourdaveugles.

Changer les représentations
Au-delà de la sensibilisation, cette journée avait pour objectif de faire évoluer les mentalités. L’événement a également mis l’accent sur l’universalité de cette problématique : « Ça peut concerner tout le monde, parce qu’on peut devenir aveugle ou sourd en vieillissant. »
Cette approche permet de provoquer une prise de conscience collective sur l’importance de l’accessibilité et de l’inclusion. Si des avancées législatives ont permis des progrès, les défis restent nombreux, notamment en matière d’adaptation de l’espace urbain et d’évolution des représentations sociales.
Remerciements
Cette journée du 27 juin 2025 a permis à une quarantaine de personnes de découvrir activement la surdicécité par une approche créative et participative.
L’ERHR remercie l’ensemble des partenaires qui ont contribué au succès de cette journée : le FRAC Bourgogne-Franche-Comté, La Rodia, le Nouveau Théâtre de Besançon, les BAM de Besançon, le CRDV des Salins de Bregille, Bruno Obéron, le CCAS de Besançon ainsi que la Maison de quartier Grette Butte et tous les participants qui ont rendu cette journée possible.
Publié le 10 juillet 2025